Elle n'ose pas se lancer.
Comme une sorte de syndrôme de la page blanche. J'écris. Je pense. Je fourmille d'idées. Tout est limpide dans ma tête. Et puis, une fois devant LA chose ... Je bloque. J'écris, j'efface, je raye, je réécris, je gribouille, je gomme, je rature ... J'écris des pages, j'en efface plus qu'il n'y en avait au début. Alors je m'énerve. Je laisse tout en plan. Je remets mon idée en question. Je me dis qu'il n'y a pas d'intrigue. Je pense à la critique avant même d'avoir posé le premier mot du premier chapitre.
Et pourtant, j'en rêve. Ca me démange le bout des doigts. La nuit, il m'arrive de l'écrire en rêve. D'avoir le sujet. Celui qui changera tout. Celui qui changera ma vie, ma vie personnelle, ma vie littéraire. Celui qui changera peut-être la vie d'une personne. Ne serait-ce qu'une personne.
Alors je me dis que je vois trop grand. Que le roman, ce n'est pas pour moi. A la limite une nouvelle. Sûrement pas un poème. Tout simplement un article. Voilà, je ne suis bonne qu'à écrire des choses inutiles sur la blogosphère. Jamais un éditeur ne s'intéressera à mon roman que je porte en moi depuis mes 16 ans. Ce roman que je construis et déconstruis au fil des ans.
Oui, je le dis, je suis démotivée. Et en même temps surexcitée. C'est une horrible sensation. Quand on dit que c'est un peu comme faire naître un bébé, c'est véridique. Mais alors, une question me vient immédiatement : une gestation de 6 ans, c'est une grossesse d'éléphant ?