Elle survit à la fin du monde.
Et pourtant, vu mon silence des dernières semaines, on pourrait croire que la fin du monde a déjà fait des dégâts chez moi. Mais non, je suis bien en vie, toujours overbookée, à ne plus savoir où donner de la tête ... Mais il y a une bonne raison à tout cela.
Si avant mes excuses étaient du genre : je bosse tous les jours de 8h à 18h voire 19h, avec 1h de route aller et 1h retour, j'ai un mémoire à avancer, un DPP à terminer, des cours à potasser, des ateliers de scrap à préparer, une auto-entreprise à créer, des amies à voir, etc. Maintenant, depuis plus de deux semaines, j'en ai une autre :on a deux bouches supplémentaires à la maison.
Non, je ne vous ai pas caché une grossesse gémélaire, et nous n'avons pas encore agrandi la famille de Bernard l'Hermite. Nous sommes juste devenus une famille d'accueil provisoire pour un frère et une soeur de 10 et 11 ans, dont la maman a du être hospitalisée en urgence.
Cela signifie qu'au lieu d'avoir 9 mois de gestation pour se faire à l'idée d'être parent, d'avoir ensuite 10 ans pour rentrer dans son rôle de parents et élever des enfants de cet âge, nous avons été propulsé à ce rang de parents de substitution en deux temps trois mouvements. Heureusement, nous avons eu droit à la crème des crèmes, des enfants on ne peut mieux élevés, polis, gentils, toujours en train de rigoler, bons élèves, obéissants, serviables, attachants, faciles à vivre ... Tous les gens autour de nous qui ont pu les rencontrer ont été scotchés de voir à quel point ils sont adorables. On ne peut malheureusement en retirer aucun mérite car cela revient à leur maman qui a vraiment assuré, mais aussi à des conditions de vie très difficiles dans leur enfance qui ont fait qu'ils ont du grandir un peu vite. Petit à petit, et surtout avec nous à la maison, ils réapprennent l'insouciance des enfants.
Mais voilà, deux enfants, je ne vous apprends rien, c'est toute une organisation. Un réveil à 6h pour moi le temps de me laver et petit déjeuner en vitesse, 6h30 pour eux, on enchaîne avec le départ pour l'école à 7h00, l'arrivée à l'école à 8h20. Je les récupère entre 16h30 et 17h45 en fonction des jours, et on recommence dans le sens contraire. On arrive à la maison, on enchaîne : un aux devoirs, l'autre à la douche pendant que je prépare le repas du soir, et vice versa. A 19h, c'est l'heure de la soupe, puis on joue un peu tous les 4 et zou, au lit. Résultat, nous aussi on se couche car on est HS. Je n'ai plus accès ou presque à mon ordinateur, le scrap n'est sorti que pour faire des ateliers ensemble, et on privilégie les occupations du genre : sortie à la médiathèque, chez les amis, dans la famille, etc. On veille à ne pas dire de gros mots, on répond à leurs dizaines de questions " D'où viennent les flocons ? " ; " C'est vrai qu'un homme est allé sur la Lune ?" ; "Comment a-t-il fait pour ne pas tomber de la lune ? ". On prépare Noël, même si la petite se tue à nous dire que le Père Noël, c'est comme Harry Potter et la magie, ça n'existe pas. Mais du coup, je mets tout le reste de côté, mon mémoire n'avance pas, mes swaps sont au point mort, mon scrap perso n'avance pas ... Bref; on joue à être parents, et je dois avouer qu'on s'en sort plutôt pas mal. Mais mieux encore : cet entraînement nous a permis de nous rendre compte qu'on était sur la même longueur d'ondes en matière d'éducation des enfants. Ouf. Vivement la mise en route d'un petit poussin !