Elle est nostalgique de ses jouets d'enfance.
Hier soir, avec Charmante Compagnie, nous avons regardé Toy Story 3. C'était la deuxième fois que je le voyais, mais la première fois où autant d'émotion est ressortie de ce visionnage. Ce troisième volet est centré sur l'entrée à l'université d'Andy, qui a grandi et qui ne joue plus avec ses jouets d'enfants, restés seuls au fond d'un coffre à jouets. Et la question est de se demander où vont finir ces jouets : dans le grenier (pour une retraite paisible en attendant la relève), dans une garderie (l'enfer des jouets) ou ... à la poubelle ! La fin est magnifique, puisqu'Andy offre ses jouets à une petite fille qui lui ressemble et qui adore passer des heures à inventer des histoires avec tous ses jouets.
Ce dessin animé m'a alors complètement fait retomber en enfance, je me suis revue à l'âge de la petite fille, en train de mettre en place mes scènes de jeux. Je me suis revue en train de jouer avec mes Polly Pockets, minuscules poupées en plastiques qui évoluent dans des maisons ou autres décors préconçus. Je me suis replongée dans mes scénarii de Barbies, quand je jouais avec mon petit frère : soit il faisait Ken (ou plutôt Action Man) et les chiens, soit nous avions chacun notre famille, qui étaient voisines, amies ou ennemies, bref des histoires dignes des meilleurs scénar' de séries TV ! Mais il y avait aussi les Playmobils, les Lego, les poupées, les peluches, le tableau noir pour jouer à la maîtresse, les jeux d'extérieur, les jeux de société ... En fait, j'ai toujours aimé jouer, et ce jusqu'à tard dans l'adolescence.
Depuis toute petite, quand ma mère me demandait de trier mes jouets, pour en donner une partie (soit aux enfants d'autres pays par le biais d'associations), soit à des connaissances, ou pire pour en mettre à la poubelle ... je n'ai jamais pu le faire. Je pleurais, j'hurlais. Et c'est comme ça que ma mère et mes grands-parents se retrouvaient envahis dans les garages, caves ou sous-sols de mes jouets d'enfance. De temps en temps, je cèdais et j'acceptais de me séparer de quelques jouets. Mais rarement.
Je sais que ça fait très matérialiste, mais c'est avant tout une question de relation et d'attachement affectif que j'avais envers ces jouets. Par exemple, si j'ai pu donner à mes cousins le Monopoly Junior ou le Scrabble Junior, je n'ai jamais pu jeter la moindre de mes peluches. J'ai un vécu avec chacune et il est hors de question que je m'en sépare. Je ne parle même pas de mes Barbies, de mes poupons, de mes Playmo ou de mes Polly Pockets ... Je les ai soigneusement emballés dans des sacs ou dans des caisses. Parfois, quand je rentre chez ma mère, je vais faire un tour dans la pièce où ils sont stockés, et je m'amuse à ouvrir les caisses et à replonger dans mes souvenirs d'enfance : je coiffe une Barbie, je change le pyjama d'un poupon ... Et je patiente, car je souhaite, dans quelques années, quand j'aurai des enfants, des filles plus particulièrement, leur offrir ces quelques restes de mon enfance. J'ai envie de les voir venir en vacances chez ma mère, et prendre autant de plaisir que moi j'en ai pris à jouer avec tous ces jouets, qui sont comme neufs car je les ai toujours bien traités. Alors certes, peut-être que mes filles trouveront ces jouets démodés, moches, nuls, sans intérêts, mais tant que je ne leur aurai pas présenté, je me refuse à m'en séparer ...